• Revenir, un peu, aux plaisirs de l'argentique

     

    Revenir, un peu aux plaisirs de l'argentique

    Depuis plus de cinquante ans Je suis passionné par la photographie et ai bien sûr, pendant pas mal d’années, utilisé la technologie dite « argentique » avec appareils reflex de type 35 mm.

    Il y a une vingtaine d’années j’ai acheté mon premier appareil photo numérique suivi par de nombreux modèles de plus en plus performants. J’utilise aujourd’hui avec beaucoup de plaisir des appareils hybrides remarquables par leur légèreté et la qualité des photos qu’ils produisent et je continuera à le faire tant j’en aurai la capacité.

     

    J’ai cependant, il y a quelques temps, renoué avec mes amours de jeunesse en m’essayant au moyen format argentique mais l’ai ensuite abandonné le trouvant peu pratique avec du matériel lourd et parfois peu performant.

     

    Mais on revient souvent à ses vieux démons et, dernièrement, j’ai eu envie de m’amuser de nouveau et ai acquis un appareil argentique 24X36 des années 70, soit celles de ma jeunesse.

     

    Ceci m’a permis de redécouvrir à la fois les limites mais aussi les forces de cette technologie « vintage » méprisée par certains ou portée aux nues de la mode et du snobisme par d’autres.

     

    Parlons tout d’abord des faiblesses que j’avais il est vrai parfois oubliées :

     

    ·         Sur ces appareils qui étaient utilisés par les amateurs avertis ou par les professionnels les réglages demandent une bonne connaissance et compréhensions des paramètres fondamentaux que sont la sensibilité du film, l’ouverture de diaphragme, la vitesse d’obturation, la profondeur de champ et surtout de leur association.

     

    ·         En argentique, sans maitriser parfaitement les paramètres suscités et le fonctionnement de votre appareil, il est assez facile, contrairement aux appareils numériques modernes, de rater une photo.

     

    ·         Après développement de la pellicule, que comme moi vous le fassiez vous-même ou que vous le sous traitiez à un laboratoire il vous faudra au tirage après scanning sur votre ordinateur ou agrandissement en chambre noire éliminer les inévitables « pétouilles » qui soupoudreront vos irremplaçables clichés

     

    ·         Même en utilisant un appareil performant pour l’époque vous serez contraint par des limitations disparues aujourd’hui : sensibilité de la pellicule (400 ASA), vitesse d’obturation (1/2000), nombre de vues d’une pellicule (36 poses maxi).

     

    ·         Pas d’autofocus. Il vous faudra faire la mise au point manuellement avec, c’est inévitable, des erreurs et des flous. Souvent pas de cellule intégrée et active.

     

    ·         Pas ou peu de réglage fin à la prise vue sur des parties de l’image. La pellicule n’est pas un ordinateur.

     

    ·         Pas de rafale ou de mitraillage au jugé. Chaque photo prend du temps et doit être préparée individuellement.

     

    ·         De plus, disons-le franchement, le résultat brut obtenu sera souvent décevant pour le photographe moderne habitué à l’intelligence de son boitier numérique et demandera du travail d’éditing non négligeable pour chaque photo que vous voulez conserver.

     

    A l’inverse vous découvrirez ou, comme moi, retrouverez des forces et avantages de cette technologie :

     

    ·         L’émerveillement devant le miracle de l’écriture de la lumière sur des grains d’argent révélé par un procédé chimique assez lourd mais merveilleux (révélateur, bain d’arrêt, fixateur, lavage, séchage)

     

    ·         La qualité étonnante des viseurs optiques des appareils de cette époque (larges, clairs, précis en toute condition lumineuse)

     

    ·         Le joli son mécanique et naturel du miroir qui se soulève et se rabat à chaque fois que vous appuyez sur l’obturateur

     

    ·         Les matériels 35mm argentiques (boitiers, objectifs) de qualité qui sont financièrement très abordables par rapport à leur presque équivalent numérique.

     

    ·         Et surtout le plaisir de la lenteur et de la détermination. Chaque photo doit être pensée, préparée pour être réussie. On ne tire pas frénétiquement à tord et à travers. On ne s’empresse pas de regarder l’écran LCD car il n’y en a pas. Il faut attendre que votre pellicule soit complétement exposée, développée et tiré pour apprécier votre (éventuel) talent. Quel changement ! « Slow is beautifull » !

     

    Alors si ce bilan personnel actualisé en 2020 ne vous effraie pas, pourquoi ne pas tenter l’expérience ?

     

    Voici, à titre d’exemple, le résultat sans retouches de la première pellicule (ILFORD HP5, 400 ASA) que j’ai exposée à Payerne (Suisse) par une belle journée de fin d’été ensoleillée avec mon nouveau, bien qu’ancien, Canon A1. Un bien bel instrument.

     

    Pour lire le fichier, cliquez en bas à gauche sur les flêches "page" et plein écran en haut à droite

     


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